"Ici, on se sent bien": le producteur de la série historique Apocalypse nous raconte sa nouvelle vie dans le Var

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"Ici, on se sent bien": le producteur de la série historique Apocalypse nous raconte sa nouvelle vie dans le Var

"Ici, on se sent bien": le producteur de la série historique Apocalypse nous raconte sa nouvelle vie dans le Var

On l’a retrouvé à Toulon de bon matin, place Puget, attablé autour d’un café près de la fontaine des Trois Dauphins, "que j’adore". Le jour de son anniversaire. Installé sur les hauteurs d’Ollioules avec son épouse Marina depuis 2020, Louis Vaudeville est le plus heureux du monde dans son Var d’adoption.

Le producteur de l’excellente série Apocalypse, qui a révolutionné le film documentaire historique, a bouclé son 45e et dernier épisode l’an dernier. Il est aujourd’hui un membre actif de l’Académie du Var, donne aussi de son temps à l’association Solidarité Toulon.

Et profite de sa grande famille recomposée, de ses trois enfants, des quatre de son épouse et de quatre petits-enfants de moins de deux ans. Rencontre avec un passionné.

Vous avez vu du pays, dans votre enfance...

Je suis né en Vendée, mais mon père était dans le préfectoral, donc on bougeait tous les deux ans. Parmi les périodes qui m’ont marqué, il y a celle où il était directeur de cabinet du préfet de Marseille, en particulier quand il y a eu l’effondrement du barrage de Malpasset (à Fréjus, en 1959). Ou encore La Réunion, où j’ai passé mon bac et où j’ai vécu mai 1968. On jouait au volley sur la plage avec la police pendant qu’à Paris, ils se jetaient des pavés.

Vous êtes ensuite rentré faire vos études sur le continent?

Oui, comme pensionnaire à l’école Sainte-Geneviève, pour faire des études de commerce, puis j’ai intégré HEC. Et j’ai démarré ma vie professionnelle en région parisienne.

Comme producteur de films?

J’ai d’abord travaillé dans l’édition et la communication. Dans le groupe Hachette, comme administrateur de Télé Monte Carlo... J’ai créé ma société dans le secteur de l’édition, et puis j’ai eu envie d’autre chose.

De quoi?

J’aimais beaucoup le documentaire mais je n’y connaissais rien. J’ai alors rencontré Isabelle Clarke et Daniel Costelle, deux grands auteurs réalisateurs de films historiques.

C’est ainsi qu’a démarré la folle aventure d’Apocalypse?

On a fait d’abord un premier film. Et en 2009, à l’occasion des 70 ans du début de la Seconde Guerre mondiale, on a proposé à France Télévisions ce projet de documentaire historique en couleur. Patrick de Carolis et Patrice Duhamel, les patrons de la chaîne, nous ont passé une commande de 6 heures.

Ce processus de colorisation était une révolution...

On ne voulait pas d’un énième film de guerre en noir et blanc. Ajouté à la voix de l’acteur Mathieu Kassovitz pour la narration, et à un travail considérable de sonorisation, ça a permis de rajeunir l’auditoire. Même si à l’époque, il y a eu toute une polémique, entre ceux qui disaient : « Sacrilège, il ne faut pas toucher les images d’époque ! », et les autres.

Et puis finalement, ça a été un énorme succès?

ça a très bien marché, oui, avec des pics à neuf millions de téléspectateurs. On a alors enchaîné les commandes. Et aujourd’hui, on en est à 45 épisodes. Les deux derniers (Apocalypse, les débarquements) sont sortis l’an dernier.

D’autres sont en projet, ou vous avez fait le tour?

On n’a pas fait le tour, mais France TV a décidé de faire autre chose.

Et comment un producteur à succès, qui a fait toute sa carrière à Paris, choisit de vivre dans le petit village provençal d’Ollioules?

On a fait le tour de France! J’avais une maison à l’île de Ré, mais je ne me voyais pas du tout y vivre. À partir de novembre tout est fermé, il n’y a rien à faire. Alors on a descendu l’Atlantique, puis longé la Méditerranée... Et après avoir vu beaucoup d’endroits, on était sûr de vouloir se poser à Ollioules. On a adoré le village et l’environnement, notamment la proximité avec Toulon. On y a donc acheté une maison en 2010 avec l’idée de s’y installer un jour. Depuis 2020, on y vit au moins huit mois par an, et la vie est belle!

Au niveau culturel, vous vous y retrouvez?

Il y a une vie culturelle qui permet de ne vraiment pas être frustré. Par exemple, moi qui aime le cinéma, j’ai trouvé Le Royal, qui programme tous les films que j’ai envie de voir. Franchement, pour des gens qui ont envie de découvrir des pièces, des films, il y a ce qu’il faut.

Vous vous impliquez au niveau local?

Avec mon épouse, on fait partie de l’association Solidarité Défense, qui vient en aide aux soldats en opérations extérieures, mais aussi aux blessés physiques et, à Toulon, surtout psychiques. Je suis très touché par ces parcours. On fait ça avec l’hôpital Sainte-Anne, qui a un excellent service psy. Avec l’assentiment des personnes, on les visite, on les accompagne et on les soutient comme on peut.

Vous avez aussi intégré l’Académie du Var ?

Oui. La devise, c’est "Sparsa Colligo". ça signifie "réunir ce qui est dispersé". On partage le savoir, en quelque sorte. On aborde des sujets très variés, dans tous les domaines, c’est passionnant. Et on organise des conférences, gratuites et ouvertes à tous, une ou deux fois par mois, soit à Chalucet soit à la salle Mozart. En cherchant à ce qu’il y ait un tropisme varois.

Paris ne vous manque pas?

J’ai fait toute ma vie professionnelle là-bas, j’ai aimé Paris, et je suis content d’y retourner trois jours de temps en temps. Mais pas plus.

Var-Matin

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